Vélo à Canmore : Dans un proche rayon des Rocheuses

Postée à l'entrée des Rocheuses, la petite ville de Canmore, en Alberta, est l'endroit tout désigné pour installer ses pénates et partir en quête du sentier de vélo de montagne idéal. Tour guidé d'un point de chute fort apprécié par les mordus des bêtes à deux roues.

PAR GILLES MORNEAU

Imaginez le sentier parfait. D'abord, il grimpe doucement dans une forêt qui sent bon l'épinette et la mousse humide. Ensuite, il descend et devient une piste très étroite, à flanc de falaise, longeant un immense lac glaciaire dans un décor digne des plus belles cartes postales. Puis, la piste ondule sur une dizaine de kilomètres, rapide, ponctuée d'obstacles défiant vos talents tout en garantissant des sensations fortes à l'expert comme au débutant, sans demander une condition physique exceptionnelle. Ce sentier existe : c'est celui du lac Minnewanka, une destination qui figure parmi les plus prisées du Parc national de Banff, non loin de Canmore.

Si votre définition du sentier idéal passe par quelque chose de plus musclé, alors il faut essayer Skogan Pass, avec ses 20 kilomètres qui demandent quatre heures d'effort. Après une grimpette de 660 mètres, vous vous retrouverez au point culminant (2090 mètres) pour embrasser du regard toute la vallée de Canmore, bordée par le Mont Rundle et les Three sisters. Enfin, si c'est la nature la plus sauvage qui vous allume, toute la région de Kananaskis vous attend, avec une quarantaine de sentiers répertoriés... tout juste au sud de Canmore.

En fait, peu importe votre conception du sentier idéal, il y a de fortes chances que vous le trouviez à proximité de cette petite ville de 10 000 habitants, particulièrement bien située dans la vallée de la rivière Bow, à l'entrée des Rocheuses. Postée à quelques kilomètres de Banff et des parcs nationaux, Canmore est aussi à moins de 90 minutes de l'aéroport international de Calgary.

La ville des vélos véloces

Si la plupart des résidents de Canmore travaillent à Banff, tous apprécient la simplicité et la tranquillité de leur ville. Tous sont également friands de sports de plein air et, particulièrement, de vélo de montagne. C'est le cas de Brian Cooke, dit « Big Bri », qui est originaire de Calgary mais qui s'est établi à Canmore par amour pour le vélo.

Big Bri, qui a roulé partout au Canada et aux États-Unis, assure qu'il n'y a pas de meilleur endroit pour « un cycliste qui recherche des sentiers épiques dans un environnement sauvage et spectaculaire, interdit aux véhicules motorisés ». Il souligne aussi un aspect qui ajoute au cachet de sa localité : « Dans l'Ouest, la tendance actuelle est au freeriding : on accède au sommet de la montagne par un télésiège ou une navette et on descend sur des vélos adaptés au terrain accidenté. Entourée par des parcs, Canmore résiste à cette mode ». Les cyclistes doivent donc mériter leurs descentes échevelées au prix de longs efforts, et ils en retirent une certaine fierté.

En 1883, année de sa fondation, Canmore était une ville minière. Les sentiers de vélo actuels partent souvent des routes qui menaient aux mines de charbon, particulièrement du côté du centre de ski, le Nordic Center. Construit pour accueillir les épreuves de biathlon et de ski de fond des Jeux olympiques de 1988, il offre 70 kilomètres de pistes très variées, à cinq minutes du centre-ville. Les novices peuvent y louer un vélo ou suivre un cours d'initiation. Les pistes du centre de ski conviennent aux débutants, mais certaines sections demeurent assez tordues. Elles ont posé de sérieux défis aux meilleurs cyclistes de la planète, qui s'y sont retrouvés dans le cadre de la Coupe du Monde de Cross-Country, de 1998 à 2000.

Après avoir été l'hôte de ces compétitions et de plusieurs Coupe Canada, Canmore est maintenant le point d'arrivée d'un événement international, le Transrockies Challenge (10 au 16 août 2003), « la course de vélo de montagne la plus dure au monde », selon ses organisateurs et les coureurs qui, en équipes de deux, doivent parcourir en sept jours plus de 600 kilomètres de terrain très accidenté, incluant de nombreux portages et trois traversées de la Continental divide, la fameuse ligne de partage des eaux. Le calendrier offre aussi une course d'un jour, sur 80 km de piste étroite et difficile, de même qu'une course par équipes de 24 heures.

Mais qu'on ne s'y trompe pas, Canmore n'est pas réservé aux seuls experts. Pour la randonnée encadrée, il est possible de joindre les sorties du club local et découvrir les sentiers les plus populaires sans se compliquer la vie. Si vous préférez explorer par vous-même, il est recommandé de vous procurer des cartes et le livre Backcountry Biking in the Canadian Rockies, qui détaille les itinéraires de la région.
Soyez cependant prévoyant et emmenez des outils, des tubes de rechange, de l'eau, de la nourriture et bonne veste, car le climat des Rocheuses est imprévisible. Gardez toujours à l'esprit que vous êtes au pays des ours et qu'au tournant d'un sentier, vous pourriez vous retrouver devant un ours noir. Celui-ci détalera probablement sans demander son reste, mais il en ira tout autrement avec les grizzlis.
Heureusement, ceux-ci se tiennent loin et vous devrez vous enfoncer très profondément dans le Parc national de Banff pour en rencontrer. À tout hasard, les boutiques de vélo seront heureuses de vous vendre l'accessoire numéro un pour chasser les indésirables plantigrades : la cloche à ours.
Ce petit grelot s'accroche à la selle et tintinnabule inlassablement, avertissant tout être vivant de votre arrivée et... mettant à rude épreuve vos nerfs et ceux de vos compagnons. En souvenir d'un séjour inoubliable à Canmore, vous le garderez sûrement en permanence sur votre monture. Si vous parvenez à vous y habituer...

Pour de plus amples renseignements sur cette destination ou sur d'autres destinations canadiennes, visitez le site de la Commission canadienne du tourisme à l'adresse www.voyagecanada.ca

source: Commission Canadienne du tourisme

Cette reproduction n'est pas présentée à titre de version officielle du contenu reproduit, ni dans le cadre d'une affiliation et/ou avec l'appui de la Commission canadienne du tourisme.

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