Le blanc manège des motoneiges


Photo: Tourisme Nouveau-Brunswick

C'est dans le nord du Nouveau-Brunswick et dans la Péninsule acadienne qu'on enregistre les plus fortes chutes de neige de toute la province, pour la plus grande joie des motoneigistes.

Qui a dit que le Nouveau-Brunswick fermait ses portes, durant l'hiver? Parlez-en aux motoneigistes, pour qui cette charmante province des Maritimes devient un fabuleux terrain de jeu, dès lors que s'étale le blanc tapis neigeux...

PAR YVES OUELLET

Dans le nord du Nouveau-Brunswick, dans cette grande région délimitée par les villes de Campbellton, Edmundston, Bathurst et Miramichi, ainsi que dans la péninsule acadienne, on enregistre les plus fortes chutes de neige de toute la province. S'il s'en trouve pour s'en plaindre et considérer l'hiver davantage pénible, d'autres ne peuvent que s'en réjouir.

C'est le cas de tous les férus de motoneige qui prennent d'assaut cet immense territoire de forêts et de bords de mer, à chaque saison hivernale. Non seulement l'épais tapis neigeux leur permet de se déplacer en tout confort, mais encore peuvent-ils délaisser les simples sentiers pour emprunter de véritables boulevards givrés qui traversent des décors vraiment grandioses.

Que ce soit pour une semaine ou un week-end, les grands espaces du Nouveau-Brunswick permettent de réaliser des circuits de motoneige de tout genre. Mais il faut savoir par où commencer. Et à ce titre, la ville de Bathurst constitue un parfait pied-à-terre.

Autour de Bathurst
Le froid donne à la lumière une clarté éclatante et le soleil fait scintiller le couvert de neige jusqu'au fond des forêts sans feuilles. Au fil de cette large piste sur laquelle file ma machine, les plaisirs du sport, le charme de la saison et la beauté du paysage me procurent un rare plaisir.

Directement de mon hôtel, je viens d'emprunter, pour une première journée, des sentiers qui annoncent des heures d'agrément, vers Miramichi. Des autoroutes blanches. Des chemins rectilignes, comme le fameux Piston Alley, mais pas au point d'en être ennuyants. Autrement, je passe de l'ancienne emprise ferroviaire au chemin forestier, puis à la ligne de transport d'électricité avant de m'engager occasionnellement dans des sous-bois plus serrés. Le tout forme une diversité de panoramas et de conduite qui renouvelle continuellement l'intérêt...

Plus souvent qu'autrement, je longe la rivière Nipisiquit et ses cascades qui résistent au gel. Sur ses rives, je croise plusieurs relais chaleureux, comme le Governor's Pool Wilderness Lodge, un camp de bois rond pittoresque tenu par la famille Evans. Là, comme partout ailleurs, la conversation s'engage sans formalité aucune avec les Néo-Brunswickois de la région, de vrais fanatiques de la motoneige.

Les discussions débutent d'ailleurs toutes par : « Comment sont les sentiers ? » Et l'on ne peut que répondre « Super ! », après avoir roulé sur ce « plancher de danse » parfaitement entretenu par le planeur Lawn Track, une fierté régionale conçue et construite au Nouveau-Brunswick. J'en ai d'ailleurs aperçu un, devant un abri chauffé où les motoneigistes arrêtent pour se délier les jambes, brillant de tout son rouge écarlate sous le soleil et entouré d'une horde d'admirateurs. Quand on aime la motoneige, on s'intéresse aussi aux belles machines...

Le retour vers Bathurst n'est que le prolongement de l'excitation ressentie depuis l'amorce de cette randonnée enivrante. Une dernière pause au Club de motoneigistes Chaleur, puis je rentre à l'hôtel Atlantic Host, déjà envahi par les motoneigistes arrivant pour la fin de semaine.

Voilà une superbe excursion à l'intérieur de la province, qui peut facilement s'étirer sur trois ou quatre jours en logeant dans les villes citées plus haut ou en rayonnant autour de Bathurst, point de chute quotidien.

En route pour la péninsule

Quand on aborde la péninsule acadienne, on plonge en plein pays francophone. Pour cette étape, j'ai le privilège d'être accompagné par Jean-Yves Thériault, président du club de motoneigistes de Caraquet, ainsi que par Hédard Vienneau, président du club de Tracadie-Sheila, les Voyageurs sur Neige. Avec ces personnes qui incarnent toute l'hospitalité acadienne, c'est dans la bonne humeur que notre équipée s'amorce en direction de Caraquet, où survient un moment inoubliable.

La forêt devenant plus clairsemée, nous commençons à deviner la mer. Tout d'un coup, voilà qu'apparaît la Baie-des-Chaleurs, dans toute sa superbe. C'est le coup de foudre. « J'ai la chance de vivre droit devant ce paysage fabuleux en constante mouvance, saison après saison », explique Jean-Yves Thériault, en s'arrêtant devant chez lui. Fonçant vers la banquise jusqu'au bout de la pointe continentale, nous traversons ensuite un pont de glace vers les îles de Lamèque et Miscou. Constamment balayées par le vent, les pistes insulaires sont plus difficiles mais l'environnement de ces bastions acadiens demeure d'un pittoresque unique.

Au retour, en passant par Shippagan, nous apercevons maintenant tous les bateaux de pêche au repos, certains prisonniers des glaces, d'autres hissés et alignés sur le rivage. Leurs couleurs, qui évoquent souvent le drapeau acadien, éclatent sous la lueur vive. Il y a là une ambiance incomparable, dépaysante et poignante. Dans le silence de l'hiver et l'immobilité des glaces, on s'imagine mal toute la fébrilité qui s'empare pourtant de la péninsule, à l'approche de la saison de pêche au homard.

Heureusement, on peut toujours se régaler de fruits de mer et de poissons, même en février. C'est ce que nous avons fait dans un charmant pub tout près des quais, le Pirate Maboule, où on prépare plusieurs spécialités locales, dont la « bourrasque aux pétoncles », un sauté de légumes accompagné de ces succulents mollusques à chair tendre.

D'une baie à l'autre, nous roulons ensuite vers Tracadie-Sheila, d'abord jusqu'au Relais des Minique, tout près de notre destination finale. Les motoneigistes s'y retrouvent dans un centre communautaire où tout le monde dévore de petites chaudières de moules simplement apprêtées à l'eau de mer, sans plus. À deux minutes de là, on trouve les Chalets Les Deux Rivières, un refuge tout confort. De par sa situation centrale dans la péninsule acadienne, et compte tenu des services qu'on y trouve, Tracadie-Sheila constitue un autre excellent point de chute pour motoneigistes.

Le lendemain, le périple acadien se termine en beauté par un retour à Bathurst en passant par le relais La Bonne Route. C'est là que je rencontre un nouveau groupe de motoneigistes, des Doiron et des Haché, des pêcheurs qui passent tout naturellement de l'écume au givre, à la saison froide, en gardant le cœur sur la main et leur sens de l'humour intact.

Car ils sont comme ça, les Acadiens : disponibles, chaleureux et accueillants, sur mer ou sur terre, dans leur hiver comme sur leurs chemins de neige...

Pour de plus amples renseignements sur ces destinations ou sur d'autres destinations canadiennes, visitez le site de la Commission canadienne du tourisme à l'adresse www.voyagecanada.ca.

source: Commission Canadienne du tourisme

Cette reproduction n'est pas présentée à titre de version officielle du contenu reproduit, ni dans le cadre d'une affiliation et/ou avec l'appui de la Commission canadienne du tourisme.


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