Une île qu'on savoure à toutes les sauces

Photo: Tourisme Î-P-É/Lionel F. Stevenson

Le restaurant de l'hôtel Dalvay-by-the-Sea présente la meilleure table de l'Île-du-Prince-Édouard

Pas spécialement connue pour sa bonne chère, l'Île-du-Prince-Édouard réserve pourtant de savoureuses surprises aux gourmets et gourmands qui se donnent la peine d'explorer un tant soit peu ses tables. Un Montréalais repu témoigne...

PAR SIMON GARNEAU

Certains croient que l'Île-du-Prince-Édouard, c'est le bout du monde. En tant que résidant de l'île, je serais tenté de dire que c'est vrai, mais seulement dans tout ce que cette expression laisse entendre de bon.

Avant que j'y emménage, mon ami montréalais Thomas me disait toujours: « J'te l'dis, tu vas t'ennuyer d'la bonne bouffe, là-bas! » Sacré Thomas, il porte bien son nom! Quoi qu'il pense, et à l'exception des mets indiens - qui ne sont offerts qu'au Farmer's Market hebdomadaire de Charlottetown -, je suis heureux d'annoncer à tous les Thomas de ce monde que je m'ennuie de bien peu de choses ici!

On trouve de tout dans les épiceries et les bons restaurants sont légion, des cinq étoiles à la binerie. Bien que trois ou quatre établissements méritent la désignation « haut de gamme », un seul a su marquer mes papilles gustatives à jamais : le restaurant de l'hôtel Dalvay By The Sea qui présente, et de très loin, la meilleure table de la province.

Comme le menu et la table d'hôte changent régulièrement, je m'abstiendrai de recommander quoi que ce soit, mais laissez-moi tout de même partager avec vous le souvenir d'un potage froid aux mûres des champs, d'un feuilleté aux champignons sauvages et d'un bœuf à l'anis étoilé pour lesquels je ferais bien quelques kilomètres à genoux. Dalvay By The Sea est un de ces rarissimes endroits qui ne réservent jamais de mauvaises surprises. De plus, l'ambiance de ce resto, situé en plein cœur du parc national de l'Île-du-Prince-Édouard, y est toujours paisible.

Si les prix de Dalvay By The Sea sont très raisonnables - compte tenu de l'éminente qualité des lieux -, sa table n'est pas à la portée de tous les budgets (enfin, certainement pas à la portée du mien!). Voici donc quatre bonnes adresses où on se lèche les babines à tout coup, sans avoir à trop délier les cordons de sa bourse.

C'est du gâteau !
Situé au deuxième étage du centre commercial Confederation Court Mall de Charlottetown, le restaurant Piece A Cake est plutôt difficile à repérer de l'extérieur, mais si vous le trouvez, vous y retournerez à coup sûr.

Contrairement à ce que son nom laisse croire, Piece A Cake n'est pas un restaurant spécialisé dans les desserts, bien que certains d'entre eux, comme la tarte au caramel et aux sept noix, y soient exquis. Cela dit, les amateurs de « l'autre viande blanche » y trouveront ample satisfaction en commandant le filet de porc croûté aux pacanes. J'en salive juste à vous en parler.

Toujours à Charlottetown, mais un peu plus près du port, le Merchantman Pub porte assez mal son nom en ce sens que c'est le seul pub que je connaisse où on ne sert pas les shepherd's pie et autres bangers and mash (purée avec saucisses) proposés dans ce genre d'établissement. Au contraire, on trouve ici une riche carte qui fait la part belle aux plats thaïs, cajuns et italiens. Je me dois aussi de vous conseiller leur fish and chips tempura qui, à mon humble avis, est l'un des deux meilleurs de l'île. Quel est l'autre? Patience, j'y reviendrai.

En attendant, dirigeons-nous plutôt vers Victoria-by-the-Sea, un de ces villages touristiques qui foisonnent de visiteurs durant l'été et où tout coûte trop cher... Enfin, trop cher pour ce qui est offert.

Le seul endroit qui échappe à cette règle, c'est le Landmark Café. Vous ne réussirez pas à y nourrir toute la famille pour moins de dix dollars, mais le propriétaire, Eugène Sauvé, mettra toujours dans votre assiette quelque chose à la hauteur du prix payé. Quiches, salades, poissons... Essayez n'importe quoi, tout est bon, et le personnel bilingue est toujours accueillant. En quittant, passez donc au petit coin, histoire de voir la collection d'affiches d'Eugène.

Bonis sur le Clyde
Quiconque va dans l'Île-du-Prince-Édouard passe inévitablement par Cavendish, incontournable lieu s'il en est. Mais quand vient le temps de passer à table, mieux vaut s'en remettre à New Glasgow, non loin de là.

Dans une île où il est parfois difficile d'éviter la friture, il est rafraîchissant de savoir qu'il existe des tables comme le Café on the Clyde. Leurs grillades de poissons au « green egg », une espèce de barbecue sphérique vert, sont particulièrement alléchantes. Essayez aussi le salon de thé, où la vue sur la rivière est plus saisissante et où l'ambiance est plus décontractée, et offrez-vous un filet de saumon braisé sur cèdre, un incontournable.

Ceux qui ne jurent que par la friture devront cependant rentrer à Charlottetown, pour dignement satisfaire leurs envies. Car si plusieurs bineries de l'île offrent de la nourriture dite familiale dans un cadre simple, il en est une qui le fait de façon particulièrement habile: le Seatreat. Pas du tout invitant de l'extérieur, ce petit resto sans prétention présente la sélection classique des restaurants du genre, c'est-à-dire sandwichs chauds au poulet, hamburgers et autres. Mais il doit sa réputation à ses poissons et fruits de mers.

Si fish and chips est souvent synonyme de poisson trop cuit, panure huileuse et, dans les cas extrêmes, crise de foie, ce n'est pas le cas chez Seatreat. Ici, les deux grosses pièces de poisson sont moelleuses, la panure est mince, dorée et pas trop grasse, et la salade de chou n'est pas piquée des vers non plus. Bref, au chapitre des deux meilleurs fish and chips de l'île, j'estime que Seatreat et le Merchantman Pub arrivent ex æquo. Ne vous limitez cependant pas à ces plats: tous leurs poissons sont cuits à la perfection.

Enfin, ceux qui ont un faible pour les homards devraient faire preuve de circonspection, en ce qui a trait aux légendaires soupers de homards (lobster suppers). Trop souvent, l'addition exorbitante qu'on refile au client sert surtout à payer la mauvaise soupe au poisson, servie à volonté, puis un minuscule homard sec qui conviendrait mieux comme presse-papier qu'en guise de repas!

Pour s'offrir un vrai homard frais et le déguster directement sur le quai, mieux vaut aller chez Richard's Seafood Eatery, au port de Covehead. Les fins crustacés sont servis chauds ou froids, et vous pouvez même demander une femelle si, comme moi, vous êtes amateur d'œufs.

Voilà. J'espère que les sceptiques, incrédules et autres Thomas sont désormais confondus : l'Île-du-Prince-Édouard, c'est peut-être le bout du monde, mais ce n'est certainement pas la « faim » du monde...

Pour de plus amples renseignements sur cette destination ou sur d'autres destinations canadiennes, visitez le site de la Commission canadienne du tourisme à l'adresse www.voyagecanada.ca.

source: Commission Canadienne du tourisme

Cette reproduction n'est pas présentée à titre de version officielle du contenu reproduit, ni dans le cadre d'une affiliation et/ou avec l'appui de la Commission canadienne du tourisme.

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