Vancouver 2010 : Des Jeux Olympiques pour tout le Canada

(article publié initialement dans la revue TOURISME)

Il suffit de quelques minutes de conversation pour constater l’enthousiasme communicatif dont fait preuve John Furlong au sujet de Vancouver 2010. M. Furlong est directeur général du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Vancouver (COVAN) et il est convaincu que ces jeux d’hiver sont « Des Jeux pour tout le Canada » et la meilleure nouvelle que l’industrie canadienne du tourisme ait reçue depuis des années :

« Il y a longtemps, lorsque nous avons tenté d’obtenir les Jeux et de découvrir notre « attrait » particulier, nous avons compris que le Canada possédait l’une des meilleures images de marque touristiques du monde. Généralement, les organisations candidates ont tendance à tenir compte de l’intérêt de leur collectivité ou de leur région pour les jeux olympiques. Les Jeux d’hiver de Torino, tenus récemment, revêtaient un caractère très local. La même observation vaut pour les Jeux de Salt Lake City. Oui, ces jeux ont été vus par les populations de tout le continent, mais ils n’avaient pas pour but de contribuer à bâtir la nation. »

« Nous avions l’intuition que, pour réussir, il fallait présenter les Jeux comme une occasion de rassembler le pays au grand complet. Les Jeux seraient l’un de ces rares moments, qui se produisent une fois au cours d’une génération ou deux, où chaque Canadien se sentirait concerné. Nous étions convaincus que la clameur des Jeux devaient retentir dans chaque demeure, faire l’objet de conversations autour de la table et toucher les entreprises, les collectivités et les villages de l’ensemble du pays. »

Obtenir les Jeux d’hiver de 2010 était une chose, mais le vrai travail commence lorsqu’il faut remplir les engagements qui ont été pris, notamment au chapitre des retombées économiques. Comment transformer les Jeux en machine à générer des recettes touristiques pour le Canada? Facile, estime M. Furlong :

« Les Jeux olympiques et paralympiques sont l’un des plus puissants moyens de communication sur la planète. Pendant la durée du projet, nous nous adresserons à plus de trois milliards de personnes. Comment trouver meilleure façon d’expliquer au monde que le Canada est une formidable destination, pourquoi les Canadiens sont exceptionnels et de quoi ce pays est capable – pourquoi c’est un lieu extraordinaire à visiter, pourquoi on y est en sécurité et pourquoi le Canada ‘fonctionne’. Grâce aux Jeux, le pays peut dévoiler tous ses merveilleux secrets. »

M. Furlong croit que l’industrie du tourisme n’aura probablement pas de sitôt une possibilité stratégique aussi importante, et souligne que, par le passé, certains pays ont été lents à comprendre le genre de pouvoir qu’ils avaient entre les mains. Il cite en exemple le formidable effet de levier que peut avoir au Canada le parcours de la flamme olympique :

« Cette activité permet de faire découvrir toutes les régions du pays. Elle sera suivie jour après jour. La télévision en parlera tous les soirs. Chaque partie du pays y participera. C’est donc une chance de rappeler aux Canadiens la grande richesse de leur pays, son côté spectaculaire et sa profondeur. Et c’est aussi une belle occasion pour le Canada de mettre ses atouts en valeur devant le monde entier. Je ne suis pas un scientifique spécialisé en tourisme, mais il me semble que si vous livrez un message extrêmement positif sur le fonctionnement d’un pays, il n’est pas exagéré de penser que les gens auront le goût d’y aller. Pour y parvenir, je ne peux imaginer un outil plus puissant que les jeux olympiques et paralympiques. »

M. Furlong croit aussi en la capacité des Jeux d’influencer les perceptions à l’intérieur du pays et à l’étranger en mettant de l’avant le commonwealth culturel du Canada :

« Durant l’examen des candidatures, je me rappelle que la Corée était finaliste contre Vancouver et qu’elle insistait sur sa culture vieille de 5 000 ans. Pour sa part, l’Autriche vantait les contributions de Mozart et d’autres à la culture et aux arts. Nous étions présents et nous nous disions que la culture du Canada était celle du XXIe siècle – la culture de l’avenir. Nous sommes citoyens du monde; nous bâtissons ici une nouvelle culture, une extraordinaire identité positive. Cet événement sera certes perçu comme celui des gens de Vancouver, et le Canada sera vu à travers le prisme de la côte Ouest, mais il n’en demeure pas moins qu’il constitue une très bonne occasion de faire découvrir les Canadiens au reste du monde. Je pense que ç’aurait été une grave erreur de ne pas utiliser l’appellation Des Jeux pour tout le Canada. »

Le message que M. Furlong destine aux intervenants de l’industrie canadienne du tourisme ne saurait être plus clair. Ils doivent comprendre que les choses bougent très rapidement et que la porte est grande ouverte pour que tout le monde « saute dans le train » et contribue à son avancée :

« Quiconque laisse passer une telle occasion de s’adresser directement aux deux tiers de la planète commet une grosse erreur. Quelle merveilleuse occasion de parler de nous! Je crois comprendre que les régions du monde les plus visitées sont les régions olympiques; si tel est le cas et si les Jeux sont une grande réussite, si nous tenons promesse et que les Jeux ont le rayonnement escompté, ils nous laisseront de précieux héritages. »

Et selon M. Furlong, les partenariats établis à l’occasion des Jeux seront l’un de ces héritages.

« Il est question ici du travail accompli ensemble et non de quelques organisateurs dans une collectivité. Il est question de rassembler ce qu’il y a de mieux au Canada et de créer le genre de conditions qui permettront d’amener les gens à unir leurs efforts et à tirer tous dans la même direction. »

C’est cette synergie que s’emploie à créer le président‑directeur général de COVAN. Il affirme se rendre compte chaque jour que le leadership tient le plus souvent et surtout à la capacité d’écouter et d’apprendre.

« Votre crédibilité repose sur votre présence. Vous devez être présent. On pourrait nous pardonner de rester chez‑nous, à Vancouver, et de nous contenter de faire le boulot qui doit être fait, mais ces jeux ne peuvent devenir des Jeux pour tout le Canada sans la participation du reste du pays. Nous avons visité chaque province du Canada cette année. Les gens sont tout à fait conscients du pouvoir d’attraction des Jeux et nous avons dit, dès le premier jour, que nous étions prêts, s’il le fallait, à communiquer individuellement avec chaque Canadien. Le Comité d’organisation ne peut cependant y parvenir tout seul, d’où l’importance de nos relations avec la Commission canadienne du tourisme [CCT], par exemple, et avec d’autres organisations de marketing touristique. Ce n’est pas le genre de travail qui peut être accompli dans une ville par un seul organisme. »

« Je ne connais pas d’organisme qui soit mieux placé pour parler du Canada que la CCT. La CCT est porteuse de l’image de marque de ce pays. J’espère que la CCT décidera de faire de Vancouver 2010 un élément majeur de sa plate‑forme au cours des prochaines années. Je crois effectivement que la CCT va dans cette direction; c’est certainement l’organisme qui peut le mieux s’acquitter de cette tâche. »

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