Jour 3: La Vérendrye/Saint-Claude/Notre-Dame-de-Lourdes/Parc provincial Sprucewood/Parc provincial de Moose Mountain


Départ en direction de la Saskatchewan avec une thématique axé sur les explorations et l’acquisition des connaissances géographiques de l’ouest canadien grâces aux contributions d’aventuriers comme Henry Kelsey, David Thompson, Henry Youle Hind, Eugène Bourgeau et les La Vérendrye :

« Les explorations des La Vérendrye ont poussé la frontière de la Nouvelle-France jusqu'à la rivière Saskatchewan, dans le Nord, et jusqu'à la frontière du Dakota du Sud et du Wyoming. Leurs dernières expéditions ont contribué à ouvrir la route de la Saskatchewan non seulement aux explorateurs anglais qui allaient suivre trente ans plus tard, mais aussi à deux Canadiens français, François-Antoine et Joseph Larocque, qui allaient reprendre la recherche de la mer de l'Ouest par le Missouri au début du siècle suivant et se rendre jusqu'au Pacifique. Les explorations des La Vérendrye ont aussi incité la Compagnie de la Baie d'Hudson à envoyer des explorateurs à l'intérieur du pays, car la rentabilité de ses postes de traite était menacée par ceux que les La Vérendrye et leurs successeurs avaient établis. »

Nous traiterons également du rôle du développement du réseau ferroviaire transcanadien dans l’expansion économique du Canada et du contexte politique l’entourant, puis nous nous arrêterons dans deux villages franco-manitobains typiques St-Claude et Notre-Dame-de-Lourdes dans la région appelée localement « de la Montagne ». Ici on vise beaucoup sur le tourisme pour assurer la survie économique des communautés.

• Saint-Claude :

Saint-Claude, c'est la porte d'accès à la région de la Montagne. Située en bordure de la route 2, notre fameuse « Red Coat Trail », on ne peut demander mieux pour donner le ton. Saint-Claude est fière de sa pipe géante et de ses racines française. Son gagne pain, c'est l'industrie laitière. Ayant visité la ferme de Gilbert Philippe, une des plus impressionnantes de Saint-Claude, il est clairement possible de créer des expériences touristiques du type visite de ferme grâce à un établissement comme celui-là.

Les gens passionnés par les technologies seront intéressées à comprendre comment une personne peut opérer un salon de traite avec 200 vaches, tout en enregistrant la quantité exacte de lait fourni par chacune. Comment pour réduire la consommation énergétique en utilisant un système de refroidissement à l'eau? Comment on nourrit mécaniquement autant de vaches? Le développement touristique local doit tenir compte de l'industrie laitière.

Le musée municipal de Saint-Claude est bien fourni en artéfacts de toutes sortes, ce qui le rend assez hétéroclite. C'est son principal défaut. Les habitants ont tellement investi d'énergie et d'amour à vouloir montrer la vie passée, à collecter des antiquités et autres vieux objets, qu'il montre un peu de tout, mais rien vraiment d'une façon qui le distingue. Mentionnons toutefois la belle salle consacrée à l'industrie laitière.

La vedette qui pourrait donner à Saint-Claude un caractère unique, c'est Maurice Constantin-Weyer. Venu de France en 1904, il a eu toutes les audaces et tous les succès selon Lucille Bazin. Jusqu'à la bonne fortune d'obtenir le prix Goncourt en 1928 pour son roman du Canada: Un homme se penche sur son passé. Il a le don de fausser la vérité. Il dit posséder un ranch qui en vérité une terre peu rentable. Il abandonne sa première femme, une métisse, et repart avec les enfants en France. Il s'engage dans la guerre de 1914-18, se vante d'avoir reçu 53 blessures, devient journaliste en France et écrivain, puis épouse une autre femme en France. Il laisse 46 volumes, 3 œuvres théâtrales et 2 films. Le type a de l'imagination. Même si ses mœurs laissent à désirer. Il y a du potentiel dans son histoire.

Le terrain du musée de Saint-Claude se prêterait bien à un repas en plein air animé par Constantin. On pourrait faire rôtir un cochon. Il y a des Huttérites qui offrent ce genre de service. C'est toute une expérience pour des touristes de voir le cochon griller. Après le repas, on peut ouvrir le musée pour permettre aux convives de digérer tout en explorant. La visite du musée sera d'autant plus enrichissante si elle est combinée à une autre activité comme le repas en plein air.

La présence de Josianne Desmet à Saint-Claude est un atout majeur. C'est une personne qui sait faire preuve de leadership, qui a un bon esprit d'analyse des ressources touristique et qui a le sens de l'organisation. Elle propose une visite à la colonie huttérienne Baker. C'est l'attrait touristique le plus exotique de la région pour le moment. Cela tient en partie du fait que si un groupe de touristes venait demain dans la région et voulait vivre une expérience unique, une visite à la colonie leur donnerait sûrement entière satisfaction.

Josianne et son mari Robert ont développé une relation personnelle enviable avec les membres de la colonie, une relation de confiance qui fait d'eux des interprètes idéaux de la culture et du mode de vie de cette société fascinante.

Mentionnons la présence à Saint-Claude de sculpteurs au talent exceptionel: Raymond et Jean Minaudier, père et fils. Ils font des oiseaux-leurres sculptés et peints en bois d'un réalisme épatant.

• Notre-Dame-de-Lourdes :

Fondée par Dom Paul Benoît en 1891, Notre-Dame-de-Lourdes est demeurée accrochée à ses racines catholiques avec une énergie qui n'est pas sans charme. D'abord il y a Dom Benoît, cet apôtre de la colonisation qui semble avoir été un personnage riche en esprit et en idées. Avoir un personnage comme ça qui est vénéré pas tous, c'est un atout. Plusieurs historiens semblent avoir écrit à son sujet. Le seul désavantage, c'est qu'il semble avoir été plutôt austère.

Le Musée des Chanoinesse est un autre atout important. Les collections du musée semblent riches. Mais la principale richesse selon moi, c'est sœur Florence, une femme passionnée par l'histoire, un membre de la congrégation qui sait faire vibrer les cœurs quand elle raconte l'histoire du rayonnement de la foi et de l'éducation française sur toute la région de la montagne.

En parlant de l'histoire locale, nous avons abordé aussi la question de la présence des premières nations dans la région. Il semble qu'à une certaines époque, les amérindiens de « Long Plain » faisaient le long voyage jusqu'à Swan Lake pour aller à la pêche et aller retrouver leurs frères et sœurs qui vivaient là-bas. Cette route les faisait passer par Notre-Dame-de-Lourdes. Parmi les habitants de Notre-Dame, il y en a qui se souviennent de cette époque. Ils ont des anecdotes à raconter. On verrait encore le chemin qu'ils empruntaient et l'endroit où on leur donnait la permission de monter leur camp pour la nuit.

Les intervenants en tourisme de Notre-Dame auraient tout intérêt à se familiariser avec les dynamiques migratoires historiques des premières nations qui habitaient la région. Ils auraient intérêt à développer des contacts et à entretenir des relations avec les habitants des réserves de Long Plain et de Swan Lake afin de collaborer à l'élaboration de produits touristiques qui seraient mutuellement bénéfiques.

Si on considère les éléments dont on dispose: la grotte, le musée, la maison des sœurs du Sauveur, le sentier utilisé par les amérindiens, Dom Benoît, les Chanoinesses, il est possible de mettre sur pied une expérience touristique qui permettrait de faire l'interprétation de la vie des premiers colons et du type de subsistance dont jouissaient les premières nations avant, pendant et après la disparition des bisons. Historiquement, il y a eu de l'entraide entre les deux sociétés, pas que de l'antagonisme. Il faut mettre l'accent sur les aspects de la vie qui ont contribué à l'enrichissement mutuel des deux sociétés.

Dans le cadre de ces activités d'interprétation, on pourrait incorporer des excursions d'ethnobotanique visant à cueillir des fruits sauvages (pembina, poirettes ou Saskatoon, gooseberries, etc.) et à les utiliser comme les premiers habitants le faisaient, pour se nourrir, faire des teintures, etc.

• Parc provincial Sprucewood

Le magnifique territoire qui se trouve ici a ses origines, il y a 15,000 ans. La rivière Assiniboine qui avait à l’époque un débit beaucoup plus fort qu’aujourd’hui, a créé un immense delta en acheminant l’eau de fonte des anciens glaciers au défunt lac Agassiz. Des 6,500 kilomètres carrés de sables qui se trouvaient ici à l’origine, il ne reste plus que 4 kilomètres carrés d’aire découverte. Le reste est dorénavant recouvert d’une végétation et habité par une faune riche et variée.

Le sable sculpté par le vent, parsemé de cactus et les températures plus élevées ici en été qu’aux alentours ont engendré l’appellation « Spirit Sands » pour distinguer ce petit désert. Pourtant la région reçoit de 300 à 500 millimètres de pluie par année, deux fois plus que la norme pour un désert. Cette précipitation abondante permet à une végétation luxuriante de couvrir les dunes peu à peu.

• Parc provincial de Moose Mountain (Saskatchewan)

Nous nous arrêtons ce soir dans un des parcs provinciaux les plus populaires de la Saskatchewan. Le Parc provincial de Moose Mountain est aussi un des plus vieux et mieux établis de la province. On y trouve 150 kilomètres de sentiers à usages multiples dans une région surélevée dans la plaine, qui a permit l’établissement d’un environnement forestier dans une région où il ne devrait normalement pas s’en trouver. Nous logerons au Kenosee Inn pour la nuit.

-Dîner au parc et soirée libre

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