Les exploitants de camp de pêche du Manitoba rajeunissent

(article publié initialement dans la revue TOURISME)

Dans de nombreuses régions du pays, la chasse et la pêche ont souvent permis aux entrepreneurs en tourisme de goûter pour la première fois à un secteur économique qui excelle à créer de l'emploi dans des endroits reculés. Les récompenses peuvent être importantes, mais l'exploitation d'un camp de pêche peut devenir éreintante après quelque temps; à mesure que les plus anciens propriétaires passent le flambeau, de nouveaux exploitants plus jeunes et futés, qui voient le marketing sous un angle différent, prennent la relève.

C'est ce que constate Don Lamont, gestionnaire du développement de produits de plein air, à Voyage Manitoba. Par exemple, les exploitants de camp de pêche n'hésitent plus, aujourd'hui, à offrir des produits commissionnables aux professionnels du tourisme : « Les plus jeunes essaient de trouver d'autres façons de joindre les deux bouts. Parmi leurs tactiques, ils lanceront par exemple des campagnes intensives de publipostage et offriront des commissions. Nous avons récemment convaincu 18 camps manitobains d'offrir des produits commissionnables que des rédacteurs et des voyagistes allemands pourront essayer en septembre. » Il ajoute : « Au moins un de nos exploitants de camp de pêche, qui possède de solides antécédents en marketing, participera à Rendez‑vous Canada cette année. »

M. Lamont pense que ces exploitants comprennent mieux à quel point les produits commissionnables peuvent servir à attirer de nouveaux clients. En Europe, par exemple, les consommateurs savent que la meilleure manière de protéger leur investissement touristique consiste à faire appel à un voyagiste : « Le voyagiste doit s'assurer du bon déroulement du voyage, sinon il s'expose à des poursuites. Les consommateurs allemands le savent, et c'est pourquoi ils réservent par l'intermédiaire des voyagistes. »

Au début, cette approche peut présenter des défis sur le plan de la capacité d'accueil, mais les nouveaux exploitants savent que c'est le seul moyen de rester compétitif dans une industrie qui évolue, elle aussi. « Il ne faut pas se le cacher, la clientèle traditionnelle vieillit », souligne M. Lamont. “ Certains prennent peut‑être leur retraite, et d'autres sont peut‑être sur leur lit de mort. Les exploitants de camp de pêche doivent attirer une clientèle plus jeune, et il faut pour cela adopter des tactiques plus dynamiques. Au salon All‑Canada, qui se tenait récemment à Chicago, nous avions 20 exploitants de camp manitobains, et j'ai remarqué qu'ils étaient en moyenne beaucoup plus jeunes. La plupart d'entre eux comprennent aussi que les salons de sports de plein air ne sont plus une panacée. »

D'après M. Lamont, cette nouvelle génération d'exploitants cherche à pénétrer des créneaux comme celui des voyages long‑courriers à partir des États‑Unis : « Ils peuvent participer à un salon du nautisme haut de gamme, par exemple, pour essayer d'attirer plus de gens d'affaires. »

Assoiffés de réussite, ils connaissent la valeur de l'industrie du tourisme et des ressources à leur disposition.

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