Le marché intérieur vu par le Nunavut

(article publié initialement dans TOURISME)

À part les Territoires du Nord-Ouest, aucune autre destination provinciale ou territoriale ne partage la situation difficile du Nunavut, soutient Brian Webb, directeur du marketing et des communications de Nunavut Tourism. « Nous sommes une destination long-courrier même pour le marché intérieur. Ainsi, les tendances que nous observons habituellement sont celles qui affectent le marché des destinations long-courrier plutôt que celles des marchés des voyages court-courrier et moyen-courrier. »

La plupart des voyageurs internes se déplacent pour affaires. M. Webb a observé une hausse soutenue d’une année à l’autre, alors qu’un nombre accru de voyageurs d’affaires viennent au Nord. « Il en est de même pour les voyageurs d’agrément; nous observons une hausse soutenue de 1 % par année, et nous accueillons environ 14 000 voyageurs d’agrément par année (intérieurs et internationaux). Plus de 85 % d’entre eux viennent du marché intérieur. »

Lorsqu’on retire les voyageurs d’affaires de l’équation, les chiffres changent considérablement : 65 % viennent du marché intérieur et 35 % de tous les autres marchés. « Selon une enquête publiée l’an dernier, les voyageurs d’affaires passent en moyenne trois jours de plus au Nunavut, ce qui est très élevé. Ils prolongent ainsi leur séjour et profitent de la région, de la culture et des activités offertes. Lorsqu’on prend la peine de voyager si loin, il vaut mieux en profiter. »

« Notre saison touristique débute à la fin d’avril pour se terminer à la fin de septembre. Ensuite, il y a toujours des gens qui voyagent par affaires, mais ils ne semblent pas vouloir venir en hiver. Il est étonnant de voir comment un voyage d’affaires semble moins important lorsque le mercure indique -40…

La plupart des visiteurs viennent dans la capitale, Iqaluit. « Ensuite, souligne M. Webb, ils visitent nos centres régionaux : Rankin Inlet et Cambridge Bay. Je dirais que les trois destinations représentent 95 % des visites des voyageurs d’affaires. »

Les défis sont nombreux. « Notre plus grand besoin au Nunavut est toujours l’élaboration de produits. Nous n’avons pas l’éventail de produits que les gens recherchent lorsqu’ils sont ici. Ce que nous avons est très bien, mais ne suffit pas pour répondre aux exigences des voyageurs d’affaires. Par ailleurs, nous remarquons que les entreprises qui ont des produits et des programmes réussissent très bien.

Notre industrie des croisières a doublé au cours de chacune des trois dernières années, et je sais que jusqu’à présent cet été, les choses vont très bien de nouveau. « Une de nos compagnies de croisière (Cruise North) n’a que trois ans et devrait réaliser un profit cette année, ce qui est exceptionnel. Les hôtels dans la région sont complets, et nous offrons simplement aux touristes les produits locaux : des croisières, du tourisme d’aventure, des activités en traîneau tiré par des chiens et des excursions. Rien n’a été formalisé, ce que nous devons faire maintenant car il y a un marché pour nos produits. Nous n’avons pas encore été en mesure de tirer parti du potentiel du marché autant que nous aurions pu en raison d’un manque de produits. »

« L’exemple le plus frappant de réussite est le produit de croisière. Voir le Nunavut en bateau plutôt que de découvrir la région par soi-même est attrayant parce que c’est un moyen facile de visiter le territoire sans avoir à se préoccuper des détails », ajoute M. Webb.

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