Les points forts du Yukon : tourisme d’aventure, excursions et RCVM

(article publié initialement dans TOURISME)

Pierre Germain serait le premier à admettre que le Yukon profite de circonstances inhabituelles en ce qui concerne les répercussions de la force du dollar canadien sur les visites en provenance des États-Unis. Directeur du tourisme pour le gouvernement du Yukon, M. Germain dit qu’un nombre relativement stable d’automobilistes traversent le Yukon pour atteindre l’Alaska, mais que son gouvernement n’attache pas moins d’importance aux voyageurs canadiens.

« Le marché intérieur est notre deuxième marché en importance, après celui des États‑Unis », signale M. Germain, qui précise que les spécialistes du marketing ont surtout ciblé quatre grandes villes. « Nous accordons la priorité à trois portes d’entrée : Vancouver, Calgary et Edmonton. Ce sont des marchés avec lesquels nous avons des liaisons aériennes directes. Et en plus, ce sont des marchés qui connaissent mieux le Yukon à titre de destination touristique que partout ailleurs au Canada. » M. Germain dit que Toronto est la quatrième ville ciblée par le Yukon. « Étant donné sa population imposante et la concentration de consommateurs bien nantis, elle permet au Yukon de se positionner à titre de destination recherchée pour le tourisme d’aventure. »

Trois types de produits présentent un intérêt particulier, explique M. Germain. « L’un d’eux est le tourisme d’aventure, dans lequel le consommateur est invité à participer à des activités de canotage, de pêche sportive, de randonnée pédestre ou de descente en eaux vives. En deuxième lieu, le produit excursion attire des gens qui veulent louer un véhicule et visiter le territoire. Les segments aventure et excursion se chevauchent légèrement, mais seulement parce que certaines personnes qui viennent en excursion au volant de leur véhicule estiment que le fait de rouler sur la route de l’Alaska est une aventure en soi. Mais pour simplifier les choses, nous parlons d’excursions, d’aventures et de notre marché des réunions, congrès et voyages de motivation [RCVM]. »

M. Germain fait remarquer que le marché de l’excursion est le plus important en chiffres absolus, suivi de l’aventure et des RCVM, pour ce qui est du rendement et du potentiel. « Nous pensons que ces trois‑là sont cruciaux. Nous privilégions aussi plusieurs autres créneaux, comme les produits autochtones, et nous avons un volet culturel, qui prend de l’expansion, mais l’aventure, les excursions et les RCVM sont nos piliers économiques. »

Le rendement actuel s’avère encourageant, signale M. Germain. « À la fin août, les visites effectuées au Yukon depuis le début de l’année étaient en hausse de 5 %; c’est beaucoup, si on se compare à d’autres. La situation a beaucoup changé depuis que le Yukon profite de l’expansion phénoménale de l’industrie des croisières en Alaska. Un nombre croissant de passagers de ces croisières prennent maintenant l’autocar pour venir au Yukon. »

« Nous avons aussi observé une augmentation importante du nombre de visiteurs qui font une croisière en Alaska et qui effectuent une excursion d’une journée au Yukon avant de repartir. Par la suite, on a noté qu’un nombre croissant de visiteurs commençaient à prendre l’avion jusqu’au Yukon pour parcourir ensuite le territoire en véhicule. Les possibilités de voyages avion‑véhicule augmentent donc considérablement, comme le confirment les statistiques de l’aéroport de Whitehorse. »

En juillet, le mois le plus occupé du Yukon sur le plan touristique, le nombre d’embarquements et de débarquements de passagers, à l’aéroport, était en hausse de 19 % par rapport à juillet 2006. « C’est un record, pour le nombre de personnes qui entrent et sortent de notre aéroport. Donc, c’est une occasion en or pour nous, car nous prévoyons que le nombre d’automobilistes autonomes qui viennent de loin continuera à diminuer légèrement. Nous entrevoyons des possibilités de croissance dans le marché avion‑véhicule, dans celui des arrivées par avion et pour ceux des circuits en autocars et des excursions effectuées en marge des croisières. »

M. Germain attribue aussi une partie du succès du Yukon à une stratégie qui consiste à « collaborer avec nos partenaires nordiques [les Territoires du Nord‑Ouest et le Nunavut] pour faire du Nord une destination touristique envisageable pour les Canadiens du Sud. La campagne des Jeux du Canada est exemplaire à cet égard. Grâce à notre partenariat, un nombre plus important de Canadiens du Sud connaissent mieux que jamais les aspects positifs des voyages dans le Nord. »

« Ce n’est pas une innovation très compliquée, poursuit‑il. Il s’agit de collaborer avec nos territoires voisins pour positionner le Nord de façon à réaliser des économies d’échelle. Nos recherches nous enseignent que si le Nunavut et les Territoires du Nord‑Ouest peuvent attirer des visiteurs par l’intermédiaire de notre programme, il est plus probable qu’ils viendront au Yukon à l’avenir. L’inverse est vrai aussi. Certaines personnes pensent que la concurrence fait obstacle à la collaboration, mais honnêtement, nous ne rivalisons pas les uns contre les autres. Nous travaillons davantage à l’expansion du marché pour le bien commun. »

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