Une mise en marché plus ciblée pour changer les habitudes des consommateurs

(article publié initialement dans TOURISME)

Le Québec maritime a été fondé en 1997 par cinq associations touristiques désireuses de promouvoir leur région dans des marchés hors Québec. Christian Ouellet, agent de recherche de l’organisation, a constaté une transformation importante depuis 2002 quant à la façon dont les consommateurs s’informent sur les produits touristiques : « Les consommateurs font de moins en moins appel aux agents de voyage pour obtenir des produits touristiques; ils sont maintenant plus autonomes lorsque vient le moment de planifier un voyage, une situation en grande partie attribuable à l’Internet. »

M. Ouellet fait référence à une étude de 2005 menée auprès des visiteurs dans la région qui révèle que les deux tiers des répondants avaient eu recours à l’Internet pour organiser leur voyage. « L’Internet devient un outil de planification, mais également de marketing, très important, souligne-t-il, ce qui oblige le Québec maritime à modifier ses pratiques. De plus en plus, nous employons l’Internet pour attirer nos clients. Cette année, nous avons collaboré avec Tourisme Québec et la Société des établissements de plein air du Québec pour présenter de courtes vidéos sur les sites dédiés à la météo et au plein air illustrant l’expérience du Québec maritime. Nous voulions ainsi attirer l’attention des internautes et les diriger vers nos sites où nos produits touristiques sont décrits de façon plus détaillée. »

Les internautes, qu’ils soient « contemplatifs » ou « amateurs de plein air », sont dirigés vers des sites différents. « Cette approche, explique M. Ouellet, favorise une segmentation du marché qui nous permet de mieux connaître notre clientèle. Elle s’harmonise également avec notre sondage à la sortie qui vise 1 500 touristes provenant de l’extérieur du Québec (Canada anglais, États-Unis et Europe). »

« Grâce à cette information, nous pouvons brosser un tableau de nos visiteurs. Cela nous permet non seulement de déterminer le lieu d’origine de ces touristes, mais également la région, la ville, le quartier et la rue où ils demeurent. Avec l’aide des statistiques dont nous disposons (comme celles de Statistique Canada), nous établissons le profil des gens qui résident à cet endroit, leur revenu familial, le nombre d’enfants qu’ils ont, s’ils font partie de la population active ou s’ils sont à la retraite. En ayant une meilleure connaissance de nos visiteurs, il devient alors plus facile de communiquer avec eux. »

Selon M. Ouellet, le rendement de sa stratégie de marketing s’est amélioré. Son équipe a également noté de précieuses observations sur la clientèle visée, notamment un intérêt accru pour l’environnement. « Il faut offrir des expériences touristiques de qualité qui respectent le client ainsi que l’environnement. »

L’authenticité représente également une nouvelle tendance. « Aux paysages magnifiques, vient maintenant s’ajouter un intérêt accru pour la nature, l’hospitalité et la culture, et plus précisément ce qu’on appelle la ‘culture gratuite’ (par opposition aux musées et ateliers d’artisans). » Nos souvenirs de voyage reposent souvent sur des échanges avec des gens qui se trouvaient, avec nous, dans des lieux inconnus. C’est là que réside l’esprit du voyage, un élément que nous avons parfois tendance à négliger.

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