La mystérieuse Wood Mountain


photo: Coucher de soleil après une journée particulièrement venteuse dans la region de Wood Mountain dans le sud de la Saskatchewan.

Comment une région aussi charmante peut-elle être si méconnue? Pourtant, elle est l'une des plus riches sur les plans culturels et naturels. C'est vrai qu'il faut sortir des sentiers battus pour en profiter pleinement. Mais l'effort sera récompensé par des paysages enchanteurs qui recèlent un passé vibrant d'histoire.

Durant les années 1870, environ 35 familles métis sont venu s'y établir après l'échec de la rébellion de la rivière Rouge. En 1874 les représentants de la commission chargée de marquer la frontière au 49 ème parallèle y contruisent les batiments qui deviendront le premier poste de la Police à cheval du nord-ouest de Wood Mountain. Un poste qui jouera un rôle important en 1877 après la bataille de Little Big Horn alors que Sitting Bull et quelques 5000 sioux viennent se réfugier dans la région après le massacre du Général Custer et de ses troupes. Comme les autorités canadiennes craignaient que Sitting Bull ne réserve le mème sort aux canadiens, on dépêche le surintendant James Walsh des Cypress Hills sur les lieux pour assurer la paix.

Il y a aussi le célèbre Jean-Louis Légaré qui a joué un rôle important en 1879, quand les sioux souffrait la famine en raison des incendies allumés par les américains pour empêcher les bisons de franchir la frontière. Il s'est empressé de nourrir les sioux affamés, même après que les autorités américaines leur ait offert l'amnistie.

A une vingtaine de kilomètres au sud de du village de Wood Mountain, on apperçoit ce qu'on appelle localement le "Bench" - le plateau de la Montagne des bois - qui constitue le deuxième point le plus élevé de la Saskatchewan après les Cypress Hills. Pays de l'élevage, les traditions sont solidement enracinées dans la région. Le rodéo de Wood Mountain est le plus vieux au Canada; il a 110 ans d'histoire. Les connaisseurs y retournent régulièrement, comme s'il s'agissait d'un pellerinage annuel.

Les amateurs d'histoire naturelle seront également comblés s'ils poursuivent leur route à 50 minutes au sud du village, jusqu'au bloc est du Parc National des Prairies. Lors d'une visite récente j'ai pu observer le spectacle envoûtant de ce paysage de buttes et d'herbages naturels qui s'étendent à perte de vue à vos pieds vers l'ouest et le sud. Au coucher du soleil, la terre s'enrobe d'une lumière rouge et chaude. On y voit venir les orages des heures à l'avance, et qua nd ils frappent à l'improviste, comme ils le font si souvent cet été, on a droit à un spectacle d'une rare beauté, qui vous rappelle que la nature a le dernier mot face à l'humain. Et si l'humain est le point le plus élevé à des milles à la ronde, il vaut mieux trouver plus haut que soit quand la foudre s'abat sur les buttes avoisinantes.

Vingt minutes plus tard, le gros nuage gris est passé, le soleil se couche, illuminant merveilleusement le ciel, mais pas avant de nous avoir donné de brillants arc-en-ciels. Au camp, sur le plateau, nous passons la soirée à observer les éclairs nocturnes au loin…puis le grand spectacle du ciel étoilé.

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